En allant à Cilaos samedi, nous avons traversé les trois tunnels. Le premier est le plus court et le plus large.
Mais c’est toujours une expédition dans les deux derniers tunnels, parce qu’il n’y a de place que pour une voiture, et c’est à celui qui a allumé ses phares le premier – par conséquent, celui qu’on aperçoit en premier de l’autre côté- que revient le droit de passer d’abord. Si tu oublies de les allumer et que tu es déjà engagé, c’est la galère… faut repartir en marche arrière ! Et tant pis pour ceux qui sont derrière toi !
Il paraît que ces passages ont été creusés au pic et non à l’explosif. D’ailleurs leur plafond est de la roche brute et l’eau suinte de partout. Pas de ventilation, pas de lumière !
Après le deuxième tunnel, un petit parking et un arrêt de bus. On a une vue sur la route laissée derrière nous et la vallée du Bras de Cilaos et devant, on distingue un petit hameau ou « îlet »(prononcez « ilette ».) Une dame qui vendait là, aux touristes de passage, des beignets de patates douces et des beignets crabe-carottes, nous explique qu’elle vient de cet îlet qui compte une vingtaine de familles. Elle y est née. Il s’agit de l’Ilet à Calebasses. On y vit cultive toujours la lentille et on récolte la pêche. Il faut traverser Palmiste Rouge pour rejoindre ce petit havre de paix.
Le troisième tunnel a été creusé en 1938 comme l’atteste une inscription.
A la sortie de ce tunnel, large de 3 mètres, la vue est grandiose : on reste pantois devant l'amplitude du paysage ! Devant nous, Ilet à Cordes, un village auquel on n'accédait aurefois qu'à l'aide de cordes. Au loin se découpent le Taïbit (qui a la forme d'une tête de chien),les trois Salazes, le Grand Bénare... plus haut les premières maisons de Mare Sèche, enfin à droite, on distingue Bras Sec.
Il faudra encore redescendre jusqu’au bout de la ravine et remonter vers Cilaos. C’est cette dernière montée que redoutaient les curistes qui y allaient à pied.