Lors de notre escapade à Cilaos le jeudi 28 juin, j’ai proposé à Monique et Pierre, mes hôtes, de faire un crochet par la Mare à Joncs. J’ai encore le souvenir de cette mare, vue il y a 3 ans, alors qu’elle était entourée par une route inégale, défoncée par endroits.
Aujourd’hui, ce point d’eau est mis en valeur. On peut en faire le tour de façon agréable. Nous sommes arrivés à pied par la rue des Platanes où sont situés plusieurs gîtes d’étape dont « La Roche merveilleuse », « le Calbanon, » De là, nous avions une vue plongeante sur l’endroit.
J’ai été conquise par l’aménagement de cette Mare. On descend sur une chaussée pavée de facture récente, une fresque de Jace se découpe sur un bâtiment non lon de là.
Une passerelle abritée longe le fond de l’étendue, elle conduit à une zone herbacée, vers un bar devant lequel quelques rares touristes se restaurent. Les tables sont installées dans l’herbe. Plus loin, quelques personnes sont couchées à même le sol pour profiter du soleil de cette journée.
Les joncs y sont rares, ils sont localisés à deux endroits. Moins rares sont les iris d’eau qu’il est urgent d’éliminer avant qu’ils n’aient investi toute la mare.
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Autrefois, sur cette mare barbotaient des poules d’eau (comme le raconte Marc Auliffe dans son ouvrage « Cilaos Pittoresque et thermal… »)
Là, pas la moindre poule d’eau : on les a sûrement transformées en caris. Les oiseaux aquatiques ont cédé la place à des bateaux électriques, des « vélonautics » et des kayaks. Personne aujourd’hui ne s’adonne à ces sports nautiques, peut-être n’est-ce plus la saison.
Les pêcheurs y taquinent encore le poisson : l’un d’eux me confie qu’on y pêche des « lapiats, gueules rouges, carpes, anguilles… » Ils viennent juste de pêcher une carpe qu’ils ont redescendue dans l’eau dans un goni (toile de jute)des Platanes pour qu’elle reste au frais.
Quel que soit l’endroit où on se trouve, la Mare à Joncs est pittoresque : cases se reflétant dans l’eau, sommets qui se découpent à l’horizon, tout invité à la rêverie.
On peut prendre le temps de vivre, de flâner, bavarder avec les gens d’ici , et emprunter le chemin bordé de bacs à fleurs. Certains de ces bacs sont tombés à l’eau, certainement aidés par la force destructrice de désoeuvrés en mal de loisirs…
Un homme assis sur un filao près du restaurant élague l’arbre ; seul le bruit de sa tronçonneuse rompt le calme idyllique de l’endroit.
Mes observations :
Visiter Cilaos en 3/4 d'heure, quel gâchis ! Nous avons vu ce jeudi-là, des agences touristiques qui ont déposé leurs clients, au parking de l'église, pour une visite de Cilaos en 45 minutes ... Quand on pense qu'il faut au moins 3 heures aller-retour depuis St Louis pour arriver dans ce site exceptionnel, c'est une hérésie de faire cette découverte au pas de course, surtout quand le soleil brille et qu'il y a tant de choses à voir.