Dimanche, nous sommes remontés à la Plaine des Cafres pour cueillir des tiges d’agapanthes et nous nous sommes dit que nous pourrions pousser jusqu’à Grand Etang.
Nous traversons Bourg Murat, puis la Plaine des Palmistes et après le pont Payet à gauche direction Grand Etang. La route qui y mène est très étroite, il vaut mieux rouler au pas, surtout le week-end parce que c’est aussi une destination de pique-nique.
De rares cases ont été construites en bord de route. Même là, ils ont trouvé moyen de mettre des ralentisseurs. De hauts arbres au tronc rouge nous interpellent : en fait, ce sont des mousses qui se sont fixées sur l’écorce.
Le long de la chaussée poussent aussi , à l’état sauvage, des pervenches de Madagascar qu’on appelle aussi ici “roses amères”. Nous remarquons aussi des cannes à sucre rouges, de celles qu’on ne voit plus guère. La route se termine à un parking. Des familles occupent tous les kiosques. Nous sommes au coeur de la forêt primaire.
Nous installons le pare-soleil sur le pare-brise, et partons en direction de l’étang en suivant le fléchage. En ferons-nous le tour ? Nous croisons des promeneurs qui nous préviennent :” On passe souvent dans la boue, et l’étang a débordé sur le chemin, là il faudra déchausser.”
Pour commencer, pendant dix minutes, nous montons sur les galets inégaux jusqu’à la croisée des chemins.
A droite, au niveau d’un kiosque, un panneau indiquant le point de vue. Nous décidons d’y grimper, encore dix minutes pour monter sur un chemin de scories rouges, creusé d’ornières : la pluie a bien raviné …
Des goyaviers et des arbres de la forêt primaire, des fougères… et même des papillons qui se laissent photographier.
Le point de vue n’est pas très ample, on voit malgré tout un bout de l’étang et au fond quelques cascades. Trois énormes fils électriques pendouillent au-dessus de l’étang,- quel gâchis, on aurait pu les faire passer ailleurs-.
Au lieu d'emprunter le petit chemin qui descend dans la végétation vers l’étang, nous préférons retourner jusqu’à la croisée et descendre là. Bientôt nous voyons un petit ilot au milieu de l’eau.
L’étang est cerné de montagnes boisées. Le paysage est magique.
Situé à 525 m, il est l'unique lac d'origine volcanique de la Réunion
Nous voilà sur le sentier qui contourne l’étendue, et choisissons de continuer à droite, pour être à l’ombre. Au fur et à mesure, les cascades deviennent plus distinctes et plus nombreuses, de trois, leur nombre passe à six.
Les chants d’oiseaux nous accompagnent : de temps à autre nous apercevons un tec –tec, un cardinal et entendons le merle péi. Parfois un crapaud saute dans les herbes.
Quelques passages sont délicats, on manque de s’enfoncer dans la boue,
mais nous continuons… jusqu’à ce passage dissuasif : 30 mètres à parcourir, avec de l’eau jusqu’aux genoux.
Comme nous avions oublié nos chaussures “subaquatiques” et n’avions pas envie de nous déchausser, nous avons préféré rebrousser chemin. Mais deux randonneurs et trois jeunes ont relevé le défi.
Finalement, nous croiserons trois joggeurs qui nous certifient que c’était bien le seul passage difficile, on aurait pu faire le tour de cette retenue sans problème. Il se met à "fariner", il faut mettre les appareils photo à l’abri. Finie la balade ! Ce n’est que partie remise. Nous reviendrons pour ce challenge, mais avec un équipement de circonstance. Nous aurons quand même marché 1h30 dans un cadre merveilleux !