Souvent l’amphithéâtre « Olympe de Gouges » de l’Université du Tampon accueille des conférenciers du monde entier, comme c’était le cas mardi dernier. L’amphi d'une capacité de 350 places, quasi rempli ce soir - là a eu droit à un programme de choix : 4 caricaturistes de « Cartooning for Peace » y ont parlé de leur travail de dessinateurs de presse, un métier passionnant.
M. Lauret Payet, l’actuel maire du Tampon, installé dans les gradins, a pris la parole dans cet échange centré sur la Paix dans le Monde. C’était pour dire que la Femme méritait d’être reconnue et considérée et il a ajouté que c’était d’ailleurs le nom d’une femme qui avait été retenu pour désigner en février 2008 l’ amphithéâtre du campus, à savoir « Olympe de Gouges. » Tiens pourquoi donc ?
(Marie-)OLYMPE DE GOUGES
Qui est donc ce personnage ? Que représente-t-il pour les Réunionnais ?
Abolitionniste, révolutionnaire, cette femme est une figure marquante du XVIIIe siècle. Née le 7 mai 1748, elle a été guillotinée le 7 novembre 1793. De son vrai nom Marie Gouze, elle s'invente un nom à partir du prénom de sa mère « Olympe » et du patronyme « Gourgues »
Femmes de lettres, elle avait rédigé La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne. Sa pièce Zamore et Mirza ou l’heureux naufrage que les acteurs de la Comédie Française refusent de jouer en 1785 parce qu’elle critiquait le Code Noir en vigueur dans les colonies française et donnait la parole aux Noirs. Audacieuse, elle rebaptisera cette pièce « L’Esclavage des Nègres » qui ne sera montée qu’en 1788. Elle intentera même un procès aux comédiens.
Dans le Journal Général de France, elle rédige plusieurs articles dont une Lettre au Peuple où elle exprime la nécessité de réformer politique, société et économie. Elle continuera à défendre la liberté d’expression, l’égalité des sexes, l’instauration du divorce, l’abolition de l’esclavage, la redistribution des richesses… de nombreuses idées qui seront entendues, pour la plupart, au XXe siècle
Comme elle est accusée d’avoir insulté les représentants du peuple à l’occasion du pamphlet « Les Trois Urnes », - elle avait déjà critiqué Robespierre et Marat, qui participaient au règne de la Terreur - elle sera condamnée à la guillotine par les Révolutionnaires. Cela peut sembler paradoxal, qu’une novatrice qui a contribué à faire naître des idées révolutionnaires ait été condamnée par ceux qui pensaient comme elle !
Prolixe, elle laisse derrière elle environ 70 ouvrages ( pièces de théâtre, essais, romans,lettres…)
A l’occasion de l’inauguration de cet amphithéâtre en 2008 un groupe d’étudiant avait joué la pièce « L’Esclavage des Nègres »
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