Avec l’U.P.T.S ( Université Pour Tous du Sud), nous avons vécu une journée très riche. Chantal Schaefer, la présidente, nous avait concocté un programme de choix : visite du Conseil Régional, la découverte de l’exposition « La Pérouse » et la découverte des arbres remarquables au Jardin d’Etat, puis une réception à la Préfecture.
Nous avons commencé par visiter le matin le Conseil Régional, qu’on connaît ici sous le nom de « Pyramide Inversée ». En fait, cette instance siège dans un bâtiment blanc qui a effectivement une forme renversante.
Après avoir franchi le barreau (portail) où veillaient quatre agents de sécurité, les 40 sudistes ont gravi les marches pour entrer dans cette imposante bâtisse. Nous avons été accueillis par M. Lorion, vice-président du Conseil Régional, et membre actif de l’UPTS, qui nous a d’abord invités à prendre une collation.
Puis, il nous a demandé de monter au quatrième étage, soit par les 3 des 4 ascenseurs existants (le 4e accessible par un code est réservé au Président du Conseil de Région), soit par les escaliers en bois (en ébène et teck de Madagascar). La plupart d’entre nous ont préféré les marches en bois.
Là, nous avons été guidés vers la cafétéria qui débouchait sur la terrasse. De là, on avait une vue magnifique sur les hauteurs de St Denis et sur la mosquée à la coupole de cuivre.
Nous nous sommes étonnés de la présence d’un affreux bâtiment couvert de tags et jouxtant la pyramide inversée. Et M. Lorion de nous expliquer qu’il s’agissait là d’un parking construit par une entreprise EDF en faillite, et qui a vu ses travaux arrêtés en raison du non-respect des plans initiaux. La région a donc racheté ce bâtiment pour faire des parkings aux deux premiers étages et des bureaux aux étages supérieurs…
Nous sommes retournés dans la fraîcheur bienfaisante de la pyramide, pour suivre notre guide dans la salle Daniel Pavageau (du nom du fondateur de la Semader, directeur de la Sodiac, directeur de l’Aménagement à la Région)
Nous avons pris place autour de la table où siège chaque mardi matin, entre 9 heures et midi, la commission permanente composée de 27 élus. C’est ici qu’on prend toutes les décisions.
Deux autres salles accueillent des commissions sectorielles (économique, aménagement et développement durable, culture, enseignement…) Dans ces commissions, on peut décider ou non de présenter un dossier en commission permanente.
Nous avons rejoint l’hémicycle au 2e étage réservé aux séances plénières, seules séances auxquelles la presse est conviée. Nous avons pris place dans cette rotonde, devant nos micros et nos chemises bleues remplies de feuilles vierges pour la prise de notes. Après le visionnement d’un film présentant les attributions du Conseil Régional et ses actions, quatre élus se sont succédé au micro. 4 à 5 réunions ont lieu par an, là tous les élus se retrouvent. Quand cela concerne des engagements financiers importants qui engagent sur plusieurs années, la décision est prise en séance plénière.
D’abord, M. Jean François Sita a parlé de la politique culturelle de l’île, et a évoqué les travaux de restauration au Musée du Volcan et au musée Stella Matutina. Des questions ont fusé concernant le sort des petits musées et sites patrimoniaux à réhabiliter : notre interlocuteur a précisé que 150 sites attendaient cette réhabilitation. A la préoccupation des St Pierrois qui s'attristent de voir se dégarder le site de l'ancienne sucrerie de Pierrefonds, ils ont été rassurés en apprenant que les bâtiments accueilleraient bientôt le Musée des Arts Décoratifs de l’Océan Indien…
Un élu responsable de l’Education, à la Région depuis 1997, nous a dressé un bilan des actions du Conseil Régional en matière d’éducation. Comme il avait d’autres obligations à la fin de son topo, nous n’avons pu lui poser de questions, mais il est clair que malgré les moyens injectés, les résultats sont peu reluisants : 11% d’une génération sortent du système éducatif sans qualification. Moins de 60% de bacheliers, en 2009. Et nous savons que compte-tenu de la situation économique actuelle, on essaye par tous les moyens « d’exporter » les jeunes soit vers la métropole, soit vers l’Australie, le Canada… tous ne peuvent trouver du travail sur l’île. Quelques chiffres : 129 millions d’euros de budget pour l'Education. 48 lycées publics, 4 privés. En 2010 on compte 41000 lycéens, 17000 étudiants. La collectivité débourse 1300 euros par lycéen et par an.
Puis M. Fournel a évoqué le dossier de la Route du littoral et nous a expliqué que le matin même avait lieu une rencontre des élus du conseil et la mairie de St Denis pour signer une convention (entre la Cinor, la commune et la région) concernant les travaux à prévoir à l’entrée du chef-lieu. Une autre convention devrait être signée entre la région et la municipalité de la Possession. Puis il a passé le relais à David, un spécialiste, qui maîtrisait parfaitement le dossier de la nouvelle route de la corniche. Cet expert nous a présenté un diaporama clair et détaillé exposant avec précision les études réalisées (carottage des fonds marins, sondage pressio-métriques, essais en laboratoire), évaluation des impacts possibles de la houle, il a évoqué les options étudiées et les choix retenus : le système retenu serait un viaduc de 5 km dans l’océan de Saint Denis à la Grande Chaloupe, et de la Chaloupe à la Possession, ce serait de « la route sur digue ». Les travaux ne démarreraient pas avant fin 2013 et dureraient 6 à 7ans. Le coût estimé est de 1, 6 milliards d’euros.
Un porte-parole de l’Aménagement nous a parlé du S.A.R (Schéma d’Aménagement de la Région) Les grandes orientations prennent en compte l’évolution de la population, la préservation des terres agricoles et des grands espaces naturels. Et l’option retenue est de « densifier » la population urbaine. On construira des maisons plus hautes au lieu d’étendre la surface pour la construction. 4 micro-régions vont ainsi être appelées à se développer. Chaque micro-région doit aussi définir sa politique de traitements de déchets…
A l’issue de ces quatre exposés, nous avons quitté l’hémicycle, avec un nombre impressionnant d’informations (qu’il est impossible de rapporter ici de façon complète) et le sentiment que cette collectivité territoriale a des compétences non négligeables et une énorme responsabilité. Nous avons aussi été ravis de l’accueil qui nous a été réservé.