Préparation de l’expédition : les achats à Fort Dauphin.
Vivre trois semaines en ermites, au bout du monde, ça se prépare… Il nous faut aujourd’hui acheter des vivres et du matériel pour la construction de la Case- Santé. Bien sûr, à Lokaro, nous pourrons manger des poissons, des crabes, des crevettes, des langoustes, mais dans ce village de pêcheurs, on cultive essentiellement le manioc ! Bonjour les carences en vitamines…
Alors voilà, il faut penser aux légumes et fruits qui se gardent (concombres, choux, tomates, ananas…) acheter un gros sac de riz, des haricots rouges, des œufs, des pâtes, du pain et des biscottes, des oignons, de l'ail, prendre de la viande pour le premier jour seulement : avec cette chaleur, rien ne se conserve ! Pas de réfrigérateur dans nos cases…
Une bonne provision d’eau plate, du café… Et puis le sel, le sucre, la farine, un pot de confiture, deux plaquettes de beurre…Ne pas oublier les bougies, le gaz, le gasoil pour le groupe électrogène. Nous prendrons le charbon de bois à Mandromondromatra…. (prononcez mandjungjung)
Il est aussi nécessaire de commander les matériaux de construction, emporter des sacs de ciment, rencontrer un menuisier… ça c’est la tâche qui incombe aux hommes.
Nous autres, accompagnés par Charlie, nous nous arrêtons en face du temple, à la Banque (la BNI) où nous allons changer nos euros. Nous en sommes quittes pour 1H 30 de queue. Après ce long week-end, tout Fort Dauphin semble s’être donné rendez-vous ici. Des agents de sécurité armés de matraques veillent au grain. Nous entrons, et Jean –Michel, qui était déjà à Madagascar six mois plus tôt nous explique qu’il faut poser nos passeports sur le comptoir du guichet de change ; l’employé appelle les clients au fur et à mesure. Nous sortons de l’établissement avec des millions… Nous nous dépêchons de nous engouffrer dans la voiture de Charlie et nous nous retirons dans un endroit calme, non loin de l’Office de Tourisme, pour ventiler nos billets dans les divers porte-monnaie.
Petite visite à l’Office du Tourisme, très peu fourni en documents : on nous donne une petite plaquette de la ville (payante ! c'est la crise...)
Puis, nous allons faire nos courses au marché de Tanambo (la ville nouvelle). A une dame qui est en train de tresser du jonc, nous achetons des sacs pour y déposer nos achats. Le marché est très animé, il faut marchander, comprendre les prix demandés, et nous avons heureusement notre traducteur, il négocie à merveille. Quelle animation dans ce marché, ça fourmille de bambins les femmes allaitent dans tous les coins, les vendeurs et les vendeuses sont assis sur les étals, un gamin est chargé de chasser les mouches qui convoitent la viande. Les odeurs sont très fortes, déjà désagréables à cette heure avancée de la matinée, on a du mal à imaginer ce que cela peut être en fin d’après – midi…
Le marché de Tanambo, en ville nouvelle
Nous allons aussi dans une petite boutique « une boutique d’alimentation » où les étagères ne sont accessibles qu’aux vendeurs qui se déplacent derrière « un grillage à lapins » Ici on craint les voleurs, c’est manifeste.
Tout à coup Marie Claire élève la voix et chasse une vieille dame qui lui tend une ordonnance crasseuse, en prétextant qu'elle ne pouvait payer les médicaments... et c'est cette même dame qui, un an plus tôt, dans un autre quartier lui avait présenté la même ordonnance, encore propre à l'époque, pour la même raison.
Pour les produits manquants, nous nous approvisionnerons à la Smar, une supérette, dont la plupart des rayons sont vides, puis à la boutique de la station-essence.
Nous nous hasarderons aussi l’après- midi dans une boutique de tissus où nous faisons des emplettes personnelles : nappes, tissus colorés, pour des prix délirants !