Ce soir, nous sommes allés à une conférence organisée par Les Portes du Sud au théâtre de Pierefonds. Le conférencier Enis Rockel a présenté Mme Debassayns, riche propriétaire de terres et d'esclaves au 18e siècle. L’orateur a expliqué la réussite des 9 descendants de la famille, liée aux voyages initiés par l’époux de Mme Debassayns en Angleterre et en France. Il a aussi parlé du rôle joué par un des fils dans le rattachement de la Réunion à la France – grâce à la maîtrise de la langue anglaise des enfants-. Il a évoqué l’introduction du premier piano et d’une harpe sur ‘île Bourbon, les premières constructions de maisons à dalles – savoir-faire rapporté de Pondichéry – , les machines à vapeur vues en Amérique et reproduites dans l’île, l’abandon du café au profit du coton… On comprendra finalement que les voyages entrepris ont eu une influence considérable pour cette famille et par conséquent pour l’île où ils vivaient.
Son exposé a démenti des allégations fausses, notamment l’utilité des caves à vin de la maison, dont la destination aurait été de devenir des salles de torture ou des prisons pour esclaves, aucune preuve n’ayant été faite. Enis Rockel s’appuie sur des textes, des table, et refuse qu’on diabolise cette dame comme on le fait ici : elle aurait été nourrie au sein par une Africaine, aurait organisé des fêtes pour tous, maîtres et esclaves prenaient part, les classes se mélangeaient pour danser : loin de lui l’idée d’une grand- mère Kall qui provoquerait les foudres célestes ou le réveil de volcans. Si le cyclone s’est levé lors de son enterrement, c’était pure coïncidence… et non la malédiction. Selon le conférencier, il existe deux Mme Debassayns, la vraie et celle qu’on a voulu diaboliser après sa mort. Dans l’auditoire, certains étaient sceptiques : il est vrai que les premiers sites consultés sur le sujet sur internet ne font pas l’apologie de cette dame. Alors, où est le vrai ?