A Lokaro, les femmes perpétuent une tradition ancestrale : le tressage des joncs. Elles vont couper le jonc, le font sécher, puis le préparent.
Pour ce faire, elles saisissent le bouquet de tiges sèches et le frappent sur le sol avec force. C’est une première étape pour aplatir le jonc. Puis elles entourent ce paquet de tiges d’une ficelle qu’elles serrent bien. Et là, elles déposent la gerbe ficelée à terre et à l’aide d’un pilon en bois, elles frappent ce rouleau : les joncs sont bel et bien aplatis, ça ne fait plus aucun doute !
Dans leurs cases, sur leurs nattes, elles s’asseyent, quand il leur reste un moment de liberté (d’autres tâches les occupent le reste de la journée, préparation des repas, enfants, piochage des champs de manioc…). Et là, elles se mettent à tisser à un rythme incroyable, avec une dextérité remarquable.
Edwige Raled
Leurs réalisations sont très variées : nattes, pochettes, corbeilles, étuis, chapeau, porte-document,boîtes gigogne… et même de petits cartables, depuis peu (depuis que l'école existe!)
Razouazaf, spécialiste des porte-documents, cartables...
La technique est celle qu’on utilise aussi pour le vacoa (tressage à plat, brins du manqué, du mandif …) mais les feuilles du vacoa local sont très épaisses et trop dures à travailler.
Des créations biodégradables très solides : nul besoin de seau en plastique à Lokaro ! pour preuves : le panier en joncs où Flavine jetait ses crabes, le panier à langoustes de Richard, ou le chapeau où Reijak collectait les kapoks de riz…