Sans elle, Lokaro ne serait pas Lokaro !
Pour rejoindre Lokaro ou le village voisin de Vaturuk (Vatoroka), pas de pont, pas de barge… la presqu’île est accessible uniquement ….en pirogue. C’est dire l’importance de ce moyen de transport.
On utilise cette coque étroite, et allongée, taillée dans un tronc d’arbre, pour maintes raisons.
D’abord pour le transport de passagers sur l’autre rive. Puis pour le transport de matériel. Et c’est surtout un formidable outil pour partir à la pêche dans le lac ou en pleine mer : la pirogue est leur gagne-pain, ou plutôt leur "gagne-riz"
Tous les gens de Lokaro savent pagayer et diriger ces frêles embarcations, les femmes comme les hommes. Souvent on est obligé d’écoper, parce que la coque prend l’eau : peut-être n’ont-ils jamais entendu parler de l’arbre à papier dont on coupe les fibres pour réparer les embarcations. Comme les Lokarais sont frêles, ils ne craignent pas de déséquilibrer leur embarcation et il leur arrive de surfer la vague dans appréhension aucune. Pas d’horaire ! quand un piroguier est disponible et qu’il y a une demande de traversée, on met la coque à l’eau.
Pour le transport du matériel, on a du mal à imaginer le pouvoir de la pirogue : elle transporte tout : les sacs de ciment, les tôles ondulées, les poutres, les sacs de riz, les bouteilles… Un jour, j’ai aussi surpris des gens de Vaturuk en train de décharger de gigantesques amplis, une méga -sono qu’ils ont emportée ensuite à dos d’homme dans leur village. Un soir, j’ai vu débarquer l’instituteur et son vélo. M. Valéry, l’instituteur, avait mis son vélo dans la pirogue, pour pédaler ensuite sur la piste vers Madjungdjung, où il suivait une formation…
Et enfin, même si on pêche sur les rochers de Lokaro, il faut gagner le large pour faire des prises plus intéressantes. Les pêcheurs de langoustes aussi empruntent la pirogue, pour se diriger sur l’îlot de Sainte Claire...
Impossible de se passer de cette fabuleuse embarcation !