C’est la troisième fois depuis notre arrivée sur l’île que nous mettons les pieds à Saint Paul : la première fois c'était le jour de notre arrivée quand Cindy nous a fait connaître le marché sur le front de mer, la deuxième fois, le jour où nous avons découvert le cimetière marin.
Les interminables bouchons saint-paulois nous ont toujours rebutés ; pour la Fête du Patrimoine, nous avons été attirés par le programme concocté par la ville. C’était le samedi 18 septembre.
Avant de diriger nos pas vers l’hôtel de ville où se concentrait l’essentiel de la fête, nous avons longé le front de mer à l’ombre des filaos : un seul pêcheur qui taquinait le poisson depuis la plage de sable noir. Aucun baigneur ! Six canons pointent leur gueule vers l’Océan, vraisemblablement pour commémorer les batailles opposant l’île Bourbon à l’envahisseur anglais. Un long débarcadère, vraisemblablement de construction récente s’avance au milieu de l’eau bleue. Il n’est pas abrité sur tout le parcours et le soleil tape déjà à cette heure.
En face du débarcadère, un podium accueille des instruments pour l’animation de la soirée, un bal lontan se tiendra là en fin de journée. La promenade est agréable.
Nous prenons une rue perpendiculaire à celle du front de mer et poussons vers la droite et là nous entendons déjà la musique d’un orchestre local qui joue « Tit fleur fanée ».
Une charrette – bœufs se trouve à l’angle du parc. Plusieurs artisans présentent leur travail : forgeron, tailleur de pierres, tresseur de calumets, bardeautiers, mais il n’y a pas encore grand monde.
Nous faisons un tour dans l’hôtel de ville pour voir la Salle du Conseil, où se tient une exposition sur un architecte qui a marqué la ville de son empreinte.
Mme Bello, maire de la localité fait un discours sur le parvis de l’hôtel de ville dont l’essentiel se résume à cette idée : « Si l’histoire ne retient que les noms des gouverneurs, des décideurs, il faut reconnaître que tous seuls ces hommes n’étaient rien et que le mérite revient à tous les bâtisseurs, travailleurs de la terre, ouvriers de la canne… qui ont contribué au développement de cette île. Elle a cité un extrait de Brecht dans lequel il rendait les honneurs au peuple.
Puis, deux groupes de jeunes et moins jeunes ont présenté des chorégraphies.
Nous nous étions inscrits à une visite guidée des monuments de la ville, mais nous avons très vite quitté le groupe, déçus par l’incompétence de l’animateur, dont seul le chapeau était à remarquer ! Une voix qui ne portait pas, des hésitations, des explications données à côté de l’orchestre… Nous découvrirons la ville par nous-mêmes une autre fois, après avoir consulté les archives et trouvé les informations.