Nous sommes 12 randonneurs des Jolis Pas au rendez-vous devant la Mairie du Tampon ce samedi 23 avril 2011. Nous montons dans deux taxis (celui de Frédéric et celui de Stéphanie) qui nous déposent au Nez de Bœuf au bord du rempart à 2070 m d’altitude une heure plus tard.
Le temps est superbe, jamais encore nous n’avons vu le Piton des Neiges et la vallée aussi dégagés : la rando s’annonce sous les meilleurs auspices. 1,5km de descente jusqu’à la première halte. Une descente assez raide en lacets au milieu des branles verts, des branles blancs, des fuchsias, devant des paysages amples, de toute beauté : nous gardons les yeux le plus souvent rivés au sol de peur de glisser sur un caillou ou sur une racine. Les bâtons de marche sont d’un soutien précieux dans cette descente.
Parfois notre regard se porte vers le sud sur le cratère du Commerson découvert cette fois-ci en contre-plongée.
au fond, le cratère du Commerson
Parfois nous tournons notre regard vers l’Est dans cette immense trouée verdoyante qu’est la rivière des Remparts.
vue sur la Rivière des Rempart depuis le sentier
La végétation est très variée : tamarins, canne marron, abbé souris, néfliers, petit bois de rempart, bringelliers...
fuchsias canne marron
Nous nous attendons tous au Mapou, à 1600 m d’altitude. Nous venons de parcourir un dénivelé de 470 mètres en une heure. Un "oiseau la vierge" sautille dans les arbres où s’accrochent des plantes épiphytes : fougères ficelles, orchidées… Un petit quart d’heure de pause à l’ombre pour se désaltérer, prendre des fruits secs et c’est reparti !
au Mapou fougère ficelle
Devant nous, la vallée dans laquelle il va falloir marcher pour rejoindre Roche Plate.
Nous nous asseyons quelques instants dans le sentier à 990 m d’altitude à une centaine de mètres de la cascade Davedinde
cascade
Il fait très chaud, le sentier court à travers les branles, nous marchons sur l’ancienne coulée volcanique du Commerson, quelquefois nous nous arrêtons pour observer les fleurs du mahot, photographier un papillon ou une bibe…
mahot bibe
Nous avançons d’un bon pas, toujours sous le soleil, sur un sentier herbeux très agréable parfois bordé de goyaviers, avant de poser nos pas sur un chemin de lave inégal longeant parfois des crevasses, des arches formées par la lave et l'érosion.
lave qui affleure sur le sentier
Ivan nous fait remarquer que les cours d’eau ont métamorphosé l’endroit, ce que confirmera notre hôte, les courants érodent constamment la roche et se frayent des passages où bon leur semble, une fois à droite, une autre fois à gauche… Une plaque et des bouquets de fleurs évoquant un tragique accident rappelle les effets dévastateurs du torrent lors des pluies diluviennes.
Bientôt nous bifurquons pour atteindre le bassin du Bras Carron. Pendant une heure, nous restons là. Les plus téméraires plongent dans l’eau fraîche et se font masser le dos par le courant.
baignade dans le bassin du Bras Carron
Des enfants s’amusent à créer des bateaux de fortune avec des rameaux qu’ils jettent dans la chute. Certains d’entre nous se reposent, d’autres lisent ou mangent. Nous continuons à suivre le balisage blanc de la source Bras Carron, et ne pouvons faire l’impasse de la traversée de la rivière.
Promenade agréable et ombragée, puis nous longeons d’anciens parcs ou jardins comme l’attestent des murets de pierre. Il nous faudra encore marcher une demi-heure à partir du bassin avant d’arriver au village de Roche Plate où se situe notre gîte !
Nous passons devant un panneau touristique expliquant le dynamisme retrouvé du village et la catastrophe qui avait nécessité l’évacuation et le déplacement des habitants sur St Joseph : la coulée de boue de 1965 qui avait englouti le village après l’effondrement de Mahavel. Certains d’entre nous s’arrêtent devant la Maison de Tourisme Sud Sauvage pour voir les produits locaux et dépliants touristiques proposés. Il est 16 heures, le moment est venu de trouver le gîte Mahavel où nous avions réservé pour la nuitée. Nous avons un dénivelé de 1336 m dans les jambes...
(à suivre)