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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 11:51

Des milliers de voitures passent chaque jour dans la rue Luc Lorion qui descend vers l’océan. Chacun repère la Gare Routière et arrêté devant les feux de signalisation peut regarder à loisir le dessin de Jace à main gauche : un gouzou électrocuté dans un nuage ( de mousse ? ) … dessin non fortuit car derrière ce mur, à l’abri des regards, il est un monument historique incontournable. Pas un vestige du passé, mais un vestige qui continue à vivre ! 

 lavoir casabona 1

125 bacs s’alignent là et l’eau coule toujours. En 1932, ce lavoir de 250 m  de long avait été construit sous le mandat d’Augustin Archambaud,  dans un champ de cannes sur une parcelle très étroite et l’eau était acheminée depuis le canal St Etienne.  

Avant 1945,  le lavoir était à ciel ouvert et les lavandières mettaient leur capeline pour se protéger du soleil.

lavoir casabona

C’est encore aujourd’hui un endroit convivial  abrité par une charpente métallique où se retrouvent les dames de ce quartier : elles y apportent leur linge et le frottent sur la pierre de basalte avec une brosse et le savonnent au savon de Marseille) avant de le tremper dans le grand bac, et de le rincer dans le petit bac d’eau claire attenant. Yolande a connu l’époque où on utilisait encore le coton-maïs pour brosser les vêtements et où on prenait la boule de bleu pour blanchir l’étoffe, époque où on étalait le linge sur l’herbe.  La dame apporte toujours le gros morceau de savon mais la boule de bleu, elle l’a remplacée par l’eau de Javel.

lavoir casabona 2

Désormais des fils ont été tendus sur des supports métalliques. Tout en continuant de frotter son linge, cette St Pierroise, qui habite à deux pas d’ici me raconte qu’elle y vient régulièrement, que beaucoup de gens s’arrêtent pour photographier les lieux et l’activité qui y règne. Les gramounes de 90 ans n’y viennent plus avec leur ballot de linge, parce qu’elles «  i gagnent plus faire », seules quelques jeunes filles, essentiellement des Mahoraises, rejoignent les anciennes du quartier.

P1110963

A ma question concernant le destin de l’eau savonneuse, Yolande m’explique que dans chaque bac, il y a une bonde qui permet de la faire couler.

En me déplaçant le long de ces bassins, je remarque aussi la présence de robinets, une bonne idée pour économiser l’eau.

Quand le prix de l’électricité se sera envolé,  peut-être que ces bacs seront providentiels, surtout pour les retraités (qui ont davantage de temps et moins de lessive)

L’endroit est toujours animé. La preuve : même le dimanche, j’ai pu y rencontrer une lavandière.

Située Ruelle du Lavoir, plus précisément à l’angle de la Rue Lorion et de la rue du Presbytère, cette structure est classée « Monument Historique » depuis le 12 janvier 2006.  

 

 

 

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