C’est à Mamoudzou que nous avons passé l’après-midi avant de rejoindre notre deuxième gîte, celui de Combani, situé au cœur de l’île. M.Drouard ,un mzoungou, (un étranger blanc) établi dans l’île, nous a vu ennuyés et nous a emmenés à Kaweni (au nord de la ville) pour que nous puissions récupérer notre voiture de location chez Budget. (200 euros environ pour 6 jours ) Nous avons appris au cours du voyage qu’il existait des plans plus avantageux à 19 euros par jour, avec d’autres loueurs.
Nous sommes redescendus sur Mamoudzou et nous nous sommes garés près de l’embarcadère. Zone très embouteillée. Nous avons préféré rester sur le front de mer, la chaleur nous a dissuadé de grimper en ville.
Au marché
Nous en avons profité pour faire une incursion dans le marché couvert situé à côté d’une grande bâtisse rose à arcades, la Maison du Tourisme.
Le marché est une immense halle, plutôt impersonnelle. De nombreuses allées avec des boutiques de 2 mètres carrés où des « bouénis » (femmes) vendent des tissus, des vêtements, des sandalettes…
dans les rectangles les bouénis allongées
On est surpris de voir les femmes couchées à même le sol : c’est une pratique très courante qui doit signifier que la femme a le droit au repos, vu qu’elle travaille tout le temps. Cette position par terre permet peut-être aussi de moins souffrir de la chaleur.
Plus tard on verra aussi des bouenis couchées sur des murets, des bancs… Les vendeuses parlent rarement en français, certaines quinquagénaires ne semblent pas comprendre ce qu’on leur demande et parfois même elles ont du mal à compter les sous…
La partie la plus intéressante est sans conteste le marché de fruits et légumes. Très coloré, bruyant, on y trouve des oranges vertes (délicieuses), disposées en tas, comme sur les marchés réunionnais, des bananes vertes et du manioc- qui sont la base de la cuisine mahoraise-
Les vendeuses sont toujours prêtes à faire goûter, et parfois réussissent à expliquer comment on coupe les légumes comme cette dame qui nous montre comment elle sélectionne les parties les plus tendres des brèdes.
On y trouve aussi des épices (curcuma,curry..)du gingembre, de la vanille, des légumes secs, de gros bâtons de cannelle, des avocats, du gingembre, des bâtons d’argile (pour le maquillage), du manioc séché.
« Il faut le piler, le mélanger à de l’oignon et à des brèdes puis le faire cuire » m’explique avec le sourire une jeune mahoraise qui fait ses emplettes.
Après ce petit tour, nous entrons dans le hall énorme et vide de la Maison du Comité du tourisme, lieu de rendez-vous des groupes de touristes. Accueil sympa, quelques dépliants, on nous offre un poster.
Nous regardons les allées et venues des barges à l'ombre. Il fait très chaud !
Et nous décidons d’aller boire un coup au 575,un bar bien éventé,qui donne à la fois sur la rue et sur l'océan. C’est paraît-il un lieu de rencontre très apprécié des locaux et des mzoungous. Certainement à cause du grand écran qui trône à côté du bar !
Là aussi, Kwesi FM, une radio locale a installé son studio… et l'animateur travaille sans être inquiété
"Kwesi" signifie"bonjour" et s'emploie si on veut être repectueux. "égé" est un bonjour plus commun.
On peut même manger dans cet endroit. Mais nous avons choisi de déjeuner à l’intérieur des terres. Nous avons quand même fait un tour en voiture dans les rues étroites à l’Est, elles ressemblaient parfois à des pistes : terre battue rouge , ornières, nids de poule…