Une quarantaine d’adhérents de l’Université Pour Tous du Sud ont fait le déplacement dans l’Est de l’île, hier, jeudi 19 juillet, pour découvrir le parc éolien d’Aérowatt.
C’est Jean Pascal, le fils de la présidente de L’UPTS, qui a guidé le convoi (co-voiturage d’une dizaine de véhicules) vers les hauteurs de Ste Suzanne par Bellevue à travers les champs de canne.
Un parc éolien s’étage entre 350 et 700 m d’altitude sur des terrains loués à la famille Barrot. A ses pieds s’étend un parc de panneaux photovoltaïques.
Jean Pascal, spécialiste de la question, et jeune créateur d’entreprise avait préparé un diaporama sur le thème des Energies Renouvelables : un rapport affolant sur l’épuisement des ressources énergétiques dans le monde.
Situation mondiale de l’énergie et enjeux
Chiffres à l’appui, il nous a prouvé qu’il ne restait que quelques 50 années de ressources énergétiques. Le pétrole s’épuise à la vitesse grand V.
Par exemple, on consomme annuellement 80 Milliards de Barils dans le monde et les ressources de l’Arctique sont de 100 milliards…
D’autre part, il apparaît que les chiffres de réserves avancés par certains pays dont le Koweït, l’Iran et l’Arabie Saoudite … sont « truqués » massivement depuis les années 80 : on annonce au fil des ans des chiffres qui vont croissant (les réserves au lieu de disparaître croîtraient ?)
Il faut tirer la sonnette d’alarme : ça va aller mal. L’énergie et la politique sont étroitement liés (voir la politique pro- gouvernementale nigérienne de la France en liaison avec l’uranium) Le problème est que les décideurs politiques sont là pour 5 ans et sous-estiment l’urgence de la mise en oeuvre des énergies renouvelables. On assiste à l’accroissement symétrique de la population et de la consommation d’énergie.
Le Grenelle de l’Environnement ne tient, hélas, pas tous ses engagements : les bâtiments neufs doivent tous êtes conçus selon les nouvelles normes : ainsi 400.000 logements devaient être rénovés, nous sommes encore loin du compte, nous en sommes à 100.000. Tous les bâtiments de l’Etat devaient être rénovés avant 2012, mais ne le seront pas avant 2017 !
Une solution intéressante est celle de l’énergie solaire : concernant les panneaux photovoltaïques présents sur ce site, le prix est amorti en 3 ans. Ils ont une durée de vie de 30 ans, le petit bémol est que les problèmes de jaunissement réduisent leurs performances au fil des années. Dans ce système, il n’y a pas de déperdition d’énergie, ni de gâchis. A l’horizon 20-30 ans il y aura encore des perfectionnements.
Il existe deux types de panneaux : ceux installés par Aérowatt, poly-cristallins, sont à base de silicium, de l’aluminium, ne sont pas polluants. En revanche les panneaux d’EDF contiennent du Cadmium, métal lourd, toxique… Il faut encourager les panneaux au silicium.
Jean Pascal et Serge, les animateurs experts de la journée.
La situation de l’énergie à la Réunion
Serge Borchiellini, responsable du parc Aerowatt, a exposé les caractéristiques de l’énergie à la Réunion.
"Jusqu‘en 1980 la seule énergie fournie provenait de barrages. Aujourd’hui seulement 200 Mégawatt sont d’origine hydroélectrique, 200 Mégawatt sont issus du charbon, 260 du gasoil-fuel, 16 de l’éolien, 130 du solaire.
L’énergie de l’océan démarre aussi, mais le carcan est draconien (protection du lagon, difficultés liées à la houle oblige)
Imaginer que la voiture électrique ait ses chances à la Réunion est un leurre : les ressources de l’île ne permettraient pas de faire fonctionner un parc important de véhicules électriques."
Jean Pascal et Serge estiment qu'acheter sa propre centrale électrique pour couvrir ses besoins en énergie est la solution la meilleure. Ne jamais adhérer à un système de mutualisation comme le préconise par exemple l’AFR. Il existe des solutions alternatives sans climatisation, à énergie positive. Par exemple l’IUT. Un autre bâtiment intéressant à découvrir est « l’Ilet du Centre" à Saint Pierre . Voir lien :
http://www.envirobat-reunion.com/IMG/pdf_FICHE_ENVIROBAT_Reunion_ILET_DU_CENTRE.pdf
NB : a été occultée par nos spécialistes la production d'électricité à partir de bagasse (résidus de la canne à sucre) qui représente 10% de l'énergie électrique de l'île soit 240 GWH, c'est à dire la consommation de 92000 habitants
à suivre…