Dans le cirque de Salazie, à 930 m d’altitude, il est un petit village appelé Hell Bourg (en souvenir de M. Hell, gouverneur de l’île en 1838 ) Ici de nombreux curistes affluèrent pour prendre les eaux, aujourd’hui il ne reste que quelques ruines de ces thermes, mises en valeur par les plantations de l’ONF. On peut y accéder en descendant la rue principale puis en empruntant le chemin de la gendarmerie. Un sentier aménagé bordé de fleurs y conduit. (comptez 30 minutes aller-retour)
Descente d'Hell-Bourg vers les ruines des thermes
Là, à 912 m d'altitude, une source minérale a été découverte par des chasseurs de cabris en 1831. Les eaux thermales jaillissaient par les fissures d’une roche volcanique sur le bord de la Ravine du Bras Sec. De 1852 à 1853 des travaux d’encaissement ont permis de réunir toutes les sources en deux canaux et l’eau était distribuée aux buveurs par deux robinets, un troisième alimentant directement le réservoir des bains. L’écoulement de ces eaux était peu abondant : les trois robinets fournissaient 22 tonneaux en 24 heures.
« La température de l’eau au sortir des robinets est de 32°5 centigrades. Ces eaux sont claires, limpides, d’une odeur peu intense et qui rappelle celle de l’encre. Le dégagement de gaz acide carbonique, par petites bulles, est appréciable dans le verre qui vient d’être rempli. Leur saveur est aigrelette et laisse un arrière – goût austère. Après quelques instants de repos, elles déposent sur les parois du vase un sédiment ocracé d’un rouge sombre assez abondant ». A.Roussin
Pour en savoir davantage sur la composition de cette eau et les maladies qu’elle combattait,je vous conseille de lire l’Album de la Réunion d’Antoine Roussin -Volume 1 -editions Orphie p110 à 112
« Pour les bains, les Européens pouvaient les prendre en tout temps, mais surtout du 15 avril au 15 novembre, tandis que les créoles se trouvent mieux en y allant du 15 septembre au 15 décembre. Le froid de l’hiver, quoique léger, est souvent très désagréable pour ceux qui sont nés sous les tropiques. » A.Roussin
Les curistes logeaient à l’hôtel des Salazes, aujourd’hui abandonné à un triste sort.
Du bâtiment des thermes qui était en bois il ne reste que le soubassement, quelques tuyaux, un vieux chauffe-eau rouillé.
le bâtiment de thermes autrefois
le bâtiment de thermes aujourd'hui
Dans le bâtiment des thermes
Vue d'ensemble du site aménagé, aire reposante, ombragée, près d'un cours d'eau.
On voit encore les reliquats de machines de la salle de chauffe, quelques murs revêtus de carreaux bleu et blanc.
Le chemin longeant cet endroit pastoral débouche sur un vieux pont rouillé, délabré qui penche dangereusement et dont le franchissement est interdit. Ce pont devait mener à l’Hôtel des Salazes situé en hauteur de l’autre côté de la source. Hell-Bourg comptait 3 hôtels. Mais le thermalisme commence à stagner avec la crise au début du 20e siècle.
Aujourd’hui "ce village créole" pittoresque et très touristique est le point de départ de superbes randonnées.