Suite à l’article sur la Caheb, Gérard, notre personne – ressource de l’île, nous livre quelques remarques sur la distillation du vétiver :
« Astuce des anciens pour le vétyver.
La distillation du vétyver est particulièrement délicate. Traditionnellement, les essences se séparent par effet de densité par rapport à l'eau. Parfois l'essence est plus légère et flotte sur l'eau parfois c'est le contraire. En ce qui concerne le vétyver, l'essence se sépare par densité évidemment mais une partie importante reste mélangée DANS l'eau. Les techniciens de la CAHEB jetaient beaucoup d'eau et ne comprenaient pas pourquoi leur distillation produisait 1/3 moins que les alambics traditionnels. Un vieux Tamponnais (Carnot Dijoux, il a un superbe alambic près de la caserne des pompiers du Tampon) leur a expliqué l'astuce. Il leur a aussi expliqué comment récupérer l'essence mélangée à l'eau. Une vieille recette des habitants du Tampon et des hauts. Voudriez-vous la connaître ? » Gérard
A suivre… si notre correspondant veut bien nous livrer ce secret...
Le vétiver est donc utilisée en parfumerie ! Les autochtones emploient aussi sa racine pour parfumer les armoires et faire fuir les mites
Le vétyver, c'est quoi au juste ?
C’est une plante dont on recueille la racine pour la distiller. On n’en plante quasiment plus car cette culture n’est pas rentable et exige du terrain. La canne étant subventionnée, c’est elle qui occupe la plupart des surfaces cultivables…
Le vétiver se présente sous la forme de grandes touffes vertes. Sa racine qui se développe verticalement peut atteindre 3 mètres . On récolte cette dernière 10 mois après le repiquage quand la plante a sa taille adulte.
Chemin des alambics au Tampon à la Caheb
Il sert à fixer les sols . Comme la plante est très résistante à la sécheresse, elle peut fixer les terres dans les pays désertiques et semi-désertiques.
Case en vétiver reconstituée au Conservatoire Botanique des Mascarins à Saint Leu
Le vétiver servait aussi dans la construction des cases. La feuille qui n'est pas parfumée sert à couvrir les toits, confectionner des paniers et est également utilisée comme litière pour les animaux.
Des essais sont en cours actuellement pour déterminer la capacité du vétiver à épurer les eaux polluées et à fixer l'excès de gaz carbonique de l'atmosphère. C’est ce qu’on fait déjà dans certaines communes en Allemagne avec les roseaux et c’est ce qu’on appelle « la rhizosphère », Le procédé est peu coûteux et écologique. On parlera peut-être dans un proche avenir de « vétiverosphère »…