L’UPTS , invitée avant-hier sur le site de la ferme éolienne « la Perrière » a pu se familiariser avec ces éoliennes qu’on voit, depuis la RN, tourner dans Hauts de Ste Suzanne.
Tous mes lecteurs connaissent mon aversion pour ces mâts (en Lorraine, nous avons réussi à faire capoter un projet éolien qui allait dénaturer notre site naturel privilégié dans le Saulnois) et s’étonneront donc que je leur consacre un article.
Les quarante membres de l'UPTS ont eu la chance de rencontrer dans ce parc éolien, Serge Brochiellini, responsable d’Aérowatt- Réunion, un homme tout à fait affable, ouvert aux critiques, qui admet qu’on puisse trouver ça joli ou laid, et qui se veut rassurant quant au risque de prolifération de ces mâts : il annonce –mais ça n’engage que lui, qu’à la Réunion on ne verrait que trois ou quatre de ces installations.
Dans l’étude d’impact de la ferme « Perrière » qui a été faite ici dans les règles, ont été respectés les 500 m règlementaires qui séparent les éoliennes des habitations. Beaucoup de gens aiment voir les éoliennes de loin, mais n’aimeraient pas, pour sûr, entendre le vrombissement permanent des moteurs près de leur maison.
En ce qui concerne l’étude ornithologique, suivie entre autre par la SEOR, il s’est avéré que leur présence n’a pas fait disparaître la papangue (seul rapace de la Réunion), mais que la population de cette dernière aurait même augmenté (en raison du défrichement qui leur permet de mieux voir leur proie ?)
Grâce à notre animateur, nous avons eu des informations détaillées sur ce parc. Les 37 éoliennes produisent 10 Mégawatt, soit 275 kWh par éolienne ; les panneaux solaires quant à eux fournissent 3 Mégawatt .
En voilà les caractéristiques :
La particularité de ces mâts de 55 mètres de hauteur et de 32 m d’envergure, est qu’on peut les coucher en cas d’alerte cyclonique.
Au pied de chacun d’eux un bras articulé et un treuil permettent sur simple pression sur un bouton de faire basculer l’éolienne. L’intervention nécessite 5 équipes et l’immobilisation prend ¾ d’heure. La dernière fois qu’il a fallu procéder à cette opération, c’était lors du passage du cyclone Gamède.
A la question d’une adhérente de l’UPTS sur les critères de répartition des mâts sur le terrain agricole, il lui a été répondu qu’on les a installés sur un terrain loué pour 20 ans à M. Barraut , qu’il fallait les dresser perpendiculairement au vent dominant, que l’espace nécessaire entre deux éoliennes est égal à 2,5 fois le diamètre de l’hélice, distance qui correspond ici à 100 m.
L’entreprise ne stocke pas l’électricité produite, celle-ci est directement injectée dans le réseau EDF. Les 10 mégawatt de ces éoliennes correspondent à la consommation de Ste Suzanne.
Le coût total du projet est de 18,80 M€ et le financement correspond à 5,30 M€ de défiscalisation, 2,34 M€, conseil régional 1,56 M, de la Feder 2,34, le prêt bancaire s’élève à 7,80 M et l’apport d’Aerowatt est de 1,80 M €
Et demain ?
Le prochain parc doit être installé à Bérive ! Sur ce versant du Sud de l’île, en 2013, s’élèveront huit éoliennes de grande puissance (1MW) soit quatre fois plus puissantes que celles installées précédemment à la Réunion. Elles seront associées à un système de prévision de la production et de stockage. Sur 3,1 hectares, imaginez déjà des mâts de 70 m de haut, surmontés par des pales d'une envergure de 101 mètres.
Terrains achetés ? loués ? à qui ? à quel prix ? Quelques questions n’ont pas été posées… bilan du retour sur investissement ?... Quel coût supplémentaire pour le contribuable ?
Je persiste et signe : je préfère l’énergie solaire qui est plus discrète. Comme Don Quichotte, je me bats contre les moulins à vent. Si ces parcs éoliens ne s’étendent pas de façon anarchique et qu’on arrive à les limiter à 4 à la Réunion, ce serait bien.