Le jour de la Fête de la Lentille, à Cilaos, Jannick, un membre de l’APLC -Association des Producteurs de Lentilles de Cilaos - nous a invités à venir découvrir son exploitation située sur la Route de Bras Sec. Sous un soleil de plomb, nous sommes montés sur la route qui part à droite derrière l’église. Nous avons croisé quelques coureurs qui participaient au Cross des Lentilles et redescendaient sur Cilaos. Notre guide qui était monté en voiture nous attendait déjà : pendant plus d’une heure, il nous a expliqué la culture de ce légume qui fait la renommée du lieu.
Cette légumineuse craint l’humidité et a besoin de chaleur pour croître. Les producteurs sont tributaires du temps et les saisons ne se ressemblent pas : une année, la moitié des plants avaient pourri à cause de la pluie. Dans les endroits très pentus on sème les graines à la main, mais dans les zones planes, on utilise un semoir à quatre godets.
Une poignée d’une dizaine de petites lentilles par trou suffit. Notre guide nous a expliqué qu’autrefois on cultivait des pieds rouges et des pieds blancs : la tige du premier pied est rouge, celle des seconds est verte. Aujourd’hui, on cultive 11 espèces de lentilles à Cilaos. Le désherbage s’impose, après un traitement phytosanitaire, on doit arracher les mauvaises herbes à la main. Actuellement la production est menacée par un petit insecte – le thrips- et on étudie la manière biologique de l’éradiquer. Le thrips est si petit qu’on a peine à l’apercevoir, il mesure à peine un quart de millimètre.
Pour récolter la lentille, on arrache le plant quand il est sec - parfois sur le même plant, on observe des lentilles de couleur différente, certaines sont encore vertes, mais sècheront bientôt- et on pose quatre bouquets de cette plante en éventail part terre, ces paquets qui se succèdent sont ensuite ramassés, puis les grains sont extraits et triés mécaniquement. Les déchets sont réutilisés et servent de fourrage.
La particularité des lentilles de Cilaos : elles sont très petites. Coût 12 euros le kilo.