Un dimanche matin dans les environs de Pierrefonds
Après avoir revisité « le Domaine du Café » où l’accueil est toujours aussi sympathique, j’ai emmené mes amis Poum et Michel au Cimetière du Père Lafosse (sortie Le Gol à St Louis). Peu de Réunionnais connaissent cet endroit et pour cause, le fléchage n’est pas évident. Dans le rond-point du Gol prendre la direction de la zone artisanale et juste avant le pont, emprunter le chemin de terre à droite, puis tourner à droite devant la piste de karting. Le cimetière se situé entre cette piste et le rond-point de l’usine.
Trois personnes sont assises dans la chapelle du père Lafosse pour prier, nous attendons qu’elles soient sorties pour visiter l’endroit. Nombreux sont les descendants d’esclaves qui viennent se recueillir ici.
Si la fresque sur l’esclavage, la chapelle avec la tombe du Père Lafosse, ainsi que les croix blanches m’étaient familiers, j’étais loin d’imaginer que l’endroit avait désormais la faveur des esprits vengeurs. Voilà que l’on trouve à plusieurs endroits des reliquats de cérémonies occultes (un copié –collé des pratiques qui ont lieu sur la Tombe de Sitarane à St Pierre)
Devant la chapelle peinte en rouge, traînent des bouteilles de rhum, de whisky, une pile plate de rhum Charrette … toutes vides. Dans le petit édifice, ça sent l’alcool : des verres sont encore pleins de rhum. Des cigarettes sont alignées devant les statues : rien que de cadeaux pour St Expédit, ou un autre envoyé de Dieu, pour le remercier d’avoir sauvé quelqu'un ou pour lui demander de punir un ennemi.
Plus loin à droite, un arbre est couvert de tissus rouges, comme le trident qui a été installé là. Léon Bungui, un habitué des lieux, qui dit s’occuper de l’entretien du cimetière, nous affirme que là se sont retrouvés des tamouls (indiens). Pas dans le « fénoir », non, en plein jour ! Et ceci pour jeter un sort malbar : témoins en sont les bananes plantées de piques, bananes qui représentent les victimes potentielles. On y voit aussi des noix de coco, ainsi que les verres de rhum récurrents.
Léon Bungui nous certifie qu’il jette tous ces reliefs de fête au-dessus du mur, quand quelques jours ont passé. Allez savoir…