Surprenant ce goût de l’élitisme pratiqué dans mon nouveau collège : les classes européennes assez chargées sont composées d’élèves très performants qui ne posent "aucun" problème ! On pourrait en avoir 60 qu’on arriverait à les gérer et à les faire travailler tous ; et d’un autre côté on trouve des classes d' élèves en difficulté (21 en 4e !) pour lesquels la langue française est un vrai pensum et qu’il faut « occuper » intelligemment alors qu’on sait que seule la vie active leur plairait. Ils ont droit à deux fois 10 jours de stage sur l’année ! Dérisoire… Il existe aussi des classes de 6e en difficulté qu’il faut remettre sur les rails, mais sans moyens conséquents : une heure de français, une heure de maths, en plus, et à la fin de l’année se dire qu’ils vont être au niveau des autres élèves de 6e ! Illusoire… J’avoue regretter les classes de métropole où les classes étaient hétérogènes et plus stimulantes… pour l’élève et l’enseignant ! Heureusement que notre principale garde confiance et met en place des actions axées sur la langue française, comme le théâtre et la poésie… mais cela suffira –t-il ?
Autre coutume : Ici on fait des distributions de prix ! On croit retourner 40 ans en arrière ! Mais paraît que la carotte permet de valoriser le travail ! Et alors … l’élève qui fait ce qu’il peut en dépit de tous ses problèmes… quelle sera sa récompense ? Je me conformerai donc à leurs traditions sans être convaincue de leur bien-fondé ! Ces pratiques ne sont pas des pratiques isolées, elles doivent être répandues dans toute l’île, selon certains échos.
Un petit espoir tout de même : peut- être que la mise en œuvre du socle commun permettra aux plus défavorisés de devenir autonomes … à condition que les enseignants du primaire insistent sur la « nécessité » de la maîtrise de la langue française, sinon les écarts vont encore se creuser…