J’attendais avec impatience d’entrer dans ce lieu vanté par les amateurs "d’objets lontan". Souvent, on passe à côté, trop pressé de voir la coulée du Tremblet. Et pourtant, là aussi, un arrêt s’impose : tout le patrimoine de St Philippe y est concentré sur quelques dizaines de mètres carrés.
En 1998, Raphaël Paris et son épouse Jacqueline née Payet, transforment en musée cette petite case très ancienne qu’ils viennent de racheter (il n’en existe plus que trois de cet âge à St Philippe, elle avait été construite en 1850) Les bardeaux et la toiture ont été refaits, mais la petite demeure a gardé son cachet d’antan. Un cyclone l’aurait quelque peu déplacée.
C’est dans sa cour ( le jardin) que Jacqueline, la patronne des lieux nous accueille. C’est elle qui fait la première partie de la visite.
D’abord assis à l’ombre sur un banc en pierre, nous écoutons notre hôte nous parler de l’histoire de la ville et de la case. Puis elle nous fait visiter la cour, nous fait observer, sentir et toucher les plantes locales qui ont fait partie du quotidien des Saint-Philippois. Nous dirigeons ensuite nos pas vers un abri où sont exposés des pilons, des roues, des moulins, des scies… et la dame nous explique l’usage de chacun des objets.
Puis elle nous invite à la suivre vers l’alambic où elle fait une rapide présentation des plantes et de la distillation. A proximité, elle nous montre une roche à laver et les accessoires nécessaires à la lessive ainsi qu’ une bombarde (arbre creux servant de ruche)
Puis, c’est Raphaël Paris qui prend le relai et nous fait découvrir l’intérieur de la case, constituée de cinq pièces, qui contiennent un trésor ! Des centaines d’objets qui racontent l’histoire de Saint Philippe.
Des outils de charpentiers, de plombiers, de tonneliers, de pêcheurs et des instruments de mesure et de pesée occupent la première petite salle. Et notre collectionneur nous raconte souvent des anecdotes liées à ces objets, anecdotes qui feront l’objet d’autres articles dans ce blog.
La deuxième salle est le domaine des objets de culte, des livrets scolaires, de la numismatique, des cartes et archives manuscrites de la région.
La troisième contient une vitrine d’armes. On expose aussi dans ce lieu de mémoire des entraves datant de l’époque de l’esclavage. Les vestiges du navire échoué à quelques encablures de là, le « Hastings » y occupent aussi une place de choix.
Nous montons une marche et sommes dans la 4epièce meublée : on y voit des armoires et commodes en tamarin, le plancher en bois d’écorce blanc est d’origine.
Dans la pièce attenante, la chambre à coucher. Un lit couvert d’un tapis-mendiant, une commode avec les bassines et brocs de toilette, le bandège, les savates-goni…
Venus à 9h15, nous sommes sortis de ce musée vers 11h45 alors que la visite devait durer 1h30 ! Nous avons quitté M. et Mme Paris, après leur avoir fait dédicacer l’ouvrage « Saint Philippe d’Hier et d’aujourd’hui » et après avoir signé leur petit livre d’or.
Un endroit fort sympathique à recommander à tous ceux qui se passionnent pour le passé de l’île et qui ne sont pas pressés.
Le prix d’entrée est modique : 5 € par adulte et 2 pour les enfants ( de - de 12 ans).
Comment s'y rendre ?
Quand on vient de St Pierre ou St Joseph, la case est située à droite après une station essence. Pour stationner, il suffit de descendre la rue de la Marine à droite, juste avant le musée, sur une cinquantaine de mètres, et de se garer à gauche sur une place qui doit être celle du stade.