Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 16:00
Toujours avec "les Portes du Sud", nous avons visité ce matin, à la Ravine des Cabris, à quelques kilomètres de St Pierre,  une demeure classée "Monument Historique"  Une superbe promenade dans le temps lontan...

maison vallée Jacqueline HoareauLa Maison Vallée ( ou de la Vallée)  était autrefois le domaine de propriétaires fortunés. Mme Jacqueline Hoareau,née Payet,  maîtresse actuelle des lieux, nous a gentiment reçus et nous a donné une foule de renseignements sur le passé de cette propriété nichée au fond d'un parc arboré, loin des regards indiscrets. C'est un trou de verdure "où ne chante plus la rivière" Hélas !
Autrefois un canal traversait Mahavel, "le Pays des Vivres" et cet endroit idyllique ; il  irriguait les plantations, faisait tourner les meules, mais le modernisme et les tuyaux ont eu raison de ce canal... Une autochtone m'a confié qu'en 1973, elle avait encore vu couler l'eau à ciel ouvert.

 Jacqueline Hoareau et Enis Rockel


Nous avons laissé nos véhicules à l'entrée du domaine où s'élèvent les ruines d'une maiosn vallée cheminéeancienne sucrerie. Une cheminée carrée qui servait  aussi de belvédère  s'élève toujours à l'angle sud-ouest.

Malgré l'échelle rouillée, il vaut mieux ne pas risquer l'ascension ; notre hôtesse elle - même de son vivant ne s'y est jamais hasardée. M. Enis Rockel, le guide -conférencier qui nous accompagnaiit nous a fait remarquer que dans le Sud toutes les anciennes cheminées des usines sucrières étaient carrées et non rondes...Et d'ajouter que ce belvédère permettait autrefois de guetter le retour du patron, de voir à quelle distance étaient les visiteurs qu'on attendait...
Le bâtiment qui date des années 1820 porte encore une date "1875" (vraisemblablement la date d'un ajout de murs) En se penchant, on remarque des fossés envahis par la végétation : des pithayas, des papayers et bien d'autres plantes ont colonisé les lieux.

maiosn Vallée chaudière sucrérieMme Hoareau nous a fait traverser le sous-bois pour nous faire faire le tour de la ruine, au fond, près de la cheminée, on voit encore l'ancienne chaudière.

Nous sommes repassés devant deux bâtiments, qui servaient autrefois d’abri pour les animaux, et devant on aperçoit encore les mangeoires et les abreuvoirs qui étaient alimentés par l’eau du canal.

maison Vallée abreuvoirs









Maison vallée ouvrièresPuis notre hôtesse nous a montré un bâtiment  où les ouvrières autrefois, vers 1920,  travaillaient l’aloès. Comme la plante acide abîmait les mains, on a eu l’idée ici de faire l’élevage de lapins pour récupérer leur fourrure et fabriquer des gants, gants qu’on nommait « lapex ». Les filles ont vu ainsi leur tâche facilitée. Cette maison  est couverte de bardeaux centenaires, bien ternis par le soleil  -le coût de la restauration serait trop important-. D’ailleurs, sur l’île un seul ouvrier travaille encore les bardeaux à l’ancienne.



Non loin de là, cachés sous les arbres, on aperçoit encore la meule qui servait à broyermaison vallée meule l’aloès et les canaux qui amenaient l’eau.

La maisonnette, couverte de bardeaux, située à l’entrée du domaine faisait office de Maison Vallée bureaubureau. Là, le maître des lieux donnait les instructions à ses ouvriers. Sa place surélevée se justifie par la raison qu’il fallait que le patron soit entendu et vu par la masse des employés, et Mme Horeau d’ajouter que les plantes étaient maison Vallée argamassebien moins hautes autrefois, et ainsi le maître pouvait voir très loin à quelles occupations vaquaient – ou ne vaquaient pas - les hommes.




Ensuite, nous avons été invités à découvrir l’argamasse, place où on séchait le café, l’aloès. La place est aujourd’hui occupée par un salon de jardin.

 

                   (à suivre)

Partager cet article
Repost0

commentaires

A
<br /> En effet le canal évoqué a été crucial tant pour le développement de la canne à sucre dans le sud, que pour l'alimentation en eau de la ville de Saint-Pierre. Son importance fut telle, que nous<br /> autres Saint-Pierrois nommons l'eau du robinet: "l'eau canal".<br /> <br /> <br />