Le village
Après avoir assisté au retour des pêcheurs, nous nous sommes hasardés dans leur petit village en empruntant un sentier détrempé. Une grande croix a été édifiée à l’entrée, entre la plage et la localité.
Les gens qui nous voient passer nous sourient. Un homme est en train de puiser de l’eau à la margelle d’un puits situé derrière sa petite maison en pierres. Plus loin une dame étend son linge, des étoffes aux couleurs vives.
Plusieurs indiens sont assis sur des bancs en bois et lisent le journal devant une petite boutique où on prépare le thé. On doit y parler de politique pendant cette période électorale. C’est « le salon de thé » de Mararikulam. On nous propose d’en boire un, mais nous déclinons l’offre gentiment.
Sur la bâche qui sépare l’aire de jeu (avec toboggan s’il vous plaît !) encore des affiches électorales.
Un peu plus loin devant une autre maison encore des lecteurs assidus du quotidien local ! On est loin des clichés qu’on se fait de l’Inde. Un peuple inculte ? Eh non ! au Kerala on combat l’illettrisme, peu de gens y sont analphabètes, même dans les villages très reculés comme celui-ci.
Deux fillettes sont sur le pas de la porte à attendre le bus qui va les emmener à l’école. Pour l’occasion, elles ont revêtu leur uniforme (une jupe grise et un corsage rose) La maman, enceinte, assise sur une natte devant son thé, nous adresse un merveilleux sourire. La demeure est spartiate.
Près de là un filet où on fait sécher du poisson. Un homme m’invite à entrer dans sa maison. C’est le grand-père que nous avions photographié sur la plage avec sa petite-fille. Il me présente toute la famille. Je photographie tout le groupe et lui promets de lui envoyer les photos. Je suis sidérée par le soin qu’il apporte à l’écriture en copiant son adresse sur un petit morceau de papier. Un homme charmant que cet habitant de Mararikulam, et quel sens de l’hospitalité !
Il est fier de sa maison –qui appartient à la famille- mais la trouve petite. Dans la première pièce les murs sont nus et sur une étagère sont posées 4 images saintes dont un Christ, la Sainte Famille, la Vierge Marie. Un petit poste de télévision est allumé, trois petites chaises en plastique sont l’unique mobilier de cette pièce. Je peux même entrer dans la chambrette de deux mètres carrés où dort le bébé.
Dans ce village, un haut-parleur distille des chants dans la langue du pays. Je m’approche et on m’invite à avancer davantage pour mieux voir de quoi il s’agit. Moi qui voulais être discrète, c’est raté. Je m’approche donc de ce chapiteau de toile bleu ciel, éclairé de guirlandes. Sur une natte sont assis trois fidèles qui se recueillent devant une vierge. Je comprends très vite qu’il s’agit là de leur lieu de culte, une église. On insiste pour que j’immortalise les lieux.
Que de rencontres sympathiques dans ce petit village !