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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 08:49
Les enfants sourient, les parents non !

Les pluies torrentielles de cette nuit qui se sont abattues sur le Tampon ont avancé le week-end des marmailles d'une journée. Pas cours aujourd'hui au Collège Trois Mares. La situation préoccupante des radiers submergés a dissuadé les transporteurs scolaires d'amener leur cargaison d'élèves au Collège Trois Mares . Quelques élèves venus à pied ont regagné leur maison. Mais sur les routes c'était le branle-bas de combat : pour parcourir 100 mètres en voiture on mettait "plus d'une demi-heure " ! la Rue Montaigne était bloquée en aval à cause du radier et tous les véhicules remontant du collège s'engouffraient dans la rue Baudelaire, prolongement de la rue Delisle, la seule qui n'ait pas de radier sur sa traversée,et là, ça bouchonnait terriblement sur des kilomètres : les conducteurs les plus patients baissaient la vitre et faisaient la causette avec les passants. J'ai ainsi pu bavarder 5 minutes avec Mme Hoarau, une parente d'élève, qui radier non franchine savait pas à quelle heure elle arriverait à son travail, et qui a fait le choix de ne pas franchir le radier en aval, avec raison, et  avec une maman  qui n'a pas emmené son bébé chez le médecin, préférant attendre l'accalmie. Laurent, collègue de physique, a préféré laisser sa voiture sur le parking de la piscine et attendre qu'un copain à moto vienne le chercher le temps que s'estompe l'embouteillage.
Certains collègues avaient réussi à arriver au collège, comme Bruno qui a mis 1h30 depuis Saint Pierre en se levant une heure plus tôt que d'habitude, une collègue d'anglais habitant de l'autre côté du Tampon (à 6 km) a mis une heure pour être à l'heure, d'autres n'ont pas pu venir parce qu'il était impossible de passer le Ouaki ou la Rivière St Etienne. La galère quoi ! Les écoles primaires avaient été prévenues, mais la décision de  fermer le Collège n'a été apprise par les professeurs qu'une fois le déplacement fait !
radier franchi
Quelques conducteurs téméraires, - disons plutôt inconscients - ont osé la traversée du radier, mais la plupart ont décidé de trouver un autre chemin. Encore une journée où il faudra d'adapter aux vicissitudes du temps, comme on sait si bien le faire ici, à la Réunion.
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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 06:55

Il a plu toute la nuit sans discontinuer, le bruit de l’averse sur la tôle du toit a fait passer des nuits blanches aux insomniaques… Eclairs, coups de tonnerre à l’aube ! Et encore de la pluie !  C’est le lot de ceux qui habitent sous les tropiques : ne sommes – nous pas en saison cyclonique ? Résultat : ce matin toutes les écoles du Tampon sont fermées, en raison de radiers submergés, nouvelle qu’on vient d’entendre sur RFO Réunion.

fossésLes fossés profonds devant notre maison  bouillonnent, de l’eau boueuse est charriée par ces torrents venus des hauts. Même la route était couverte d’eau fangeuse. Un spectacle peu habituel -pour nous-  !




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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 19:34

 

          Parfois, au bord des routes, à certaines périodes de l’année,  on voit des stands sur lesquels on a disposé des feuilles, on s’approche et on constate qu’on y garde au frais des alevins gris. Ce sont les fameux « bichiques ».

         Les périodes de pluies sont favorables aux remontées des bichiques, qui ressemblent à des poissons de friture. Ces alevins sont les « petits » des poissons  de mer appelés « cabots ». Ces derniers  se reproduisent dans les rivières, mais au moment de la ponte, ils gagnent la mer où les oeufs éclosent. Puis les alevins quittent l’océan et se regroupent dans les embouchures pour les remonter grâce à leur ventouse ventrale. Cette ventouse très efficace leur permet également de grimper les parois rocheuses des cascades de plusieurs dizaines de mètres de haut.


bichique canaux

              On les pêche traditionnellement trois à quatre fois par an. Ainsi la Rivière des Roches, sur la côte Est de l'île, est un haut lieu de la pêche aux bichiques. L'embouchure de la rivière est divisée en canaux de 3 mètres de large. Chaque pêcheur possède son entrée de bichiques, une concession attribuée par la municipalité qu’il surveille nuit et jour.
 bichique abri pecheurs

Au Sud de Saint Denis, à deux pas de l’aéroport, à l’embouchure de la Rivière des Pluies,  nous avons croisé des pêcheurs qui avaient installé là leur campement de fortune : chacun avait un petit abri bâché sous lequel il entreposait sa pelle, sa timbale, sa nasse…


Ci-contre plusieurs abris disséminés sur les galets




bichique pecheur pelleIls positionnent dans les canaux des galets afin de maintenir des nasses coniques en osier ou en bambou, cocotier ou raphia tressées,  appelées vouves (du malgache "vovo" signifiant "piège").

Ici, un pêcheur creusant la terre pour préparer l'emplacement des galets. Il regarde passer, non pas les bichiques, mais les "Jolis Pas"





bichique vouve 1La taille de ces vouves est variable, elle est comprise entre 1m20 et 1m80. Cette méthode de pêche est aujourd'hui concurrencée par des techniques plus radicales: les nouvelles vouves sont en filet de nylon, style moustiquaire, fixé sur un arceau métallique.

bichique vouve 2
             


Les pêches intensives des braconniers, et la pollution  provoquent une disparition progressive des bichiques. Afin de palier cet inquiétant phénomène, les autorités viennent de mettre en place une « fédération des pêcheurs de bichiques de la Réunion », qui travaillent sur l'élaboration d'un règlement afin de préserver au mieux cette pêche traditionnelle.

Au fil des années, le bichique devient rare, précieux et par conséquent très coûteux. Ce « caviar » très prisé par les Réunionnais se vend à des prix allant jusqu’à 50 euros le kilo !

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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 17:34

 

vanille 2Je n’ai jamais abordé le sujet de la Vanille, alors que  cette plante occupe une place de choix à la Réunion. On la cultive au Sud, à l’Est et elle est présente sur tous les marchés de l’île.

Yvette Lebon, qui nous avait accueillis dans son gîte à la Ravine des Cabris en 2008,  nous a montré des gousses qu’elle était en train de faire sécher pour sa consommation personnelle et nous a expliqué le traitement qu’elle leur avait fait subir avant ce stade.

Et la première fois que nous avons vu cette liane – de la même famille que les orchidées - vanille St Philippe enlacer des troncs d’arbres, c’était dans la région de St Philippe après le Baril.  Une tige  ferme terminée par des feuilles oblongues  épaisses d’un  beau vert, s’enroule parfois sur 15 mètres autour des troncs. L’accès à ces terrains privés est interdit, et pour cause !… la vanille a un prix.

La fleur blanche doit être fécondée pour se transformer en fruit.  Et contrairement à ce qui se passe avec d’autres fleurs, ni l’abeille, ni d'autres insectes ne réussissent cet exploit – on a bien essayé d’introduire une abeille du Jardin des Parfums 026Brésil, sans succès. La pollinisation doit se faire manuellement. Ce sont des mains habiles qui font le geste, une technique qui aurait été transmise par un jeune esclave nommé Edmond Albius – découverte liée au hasard- il avait fait une manipulation fortuite et la fleur était  devenue une longue gousse…

Mais ce « brevet » n’a pas fait le bonheur de l’esclave affranchi  qui, a vécu des lendemains désenchantés : il  aurait connu la prison à Saint Denis pour avoir dérobé du pain et serait tombé gravement malade dans son cachot pour mourir à sa sortie.

les gousses sont estampillées

Un jour, un créole m’a dit qu’on nommait les jeunes filles,vanille fecondation 2 attelées à cette tâche, des « marieuses » : elles avaient de petites mains et pouvaient aisément faire le geste avec une aiguille : elles  soulèvent la membrane séparant le stigmate de la pollinie et font une petite pression sur le sac pollinique, comme Patrick Fontaine nous en fait  ici la démonstration au Jardin des Parfums et des Epices à Saint Philippe.

Une bonne « marieuse » peut féconder 1200 à 1500 fleurs de vanille par jour.

Pour le traitement des gousses (échaudage, étuvage…) un site intéressant : http://www.snv.jussieu.fr/vie/dossiers/aromes/vanille/vanille.htm

vanille secheSi vous achetez de la vanille, un petit conseil :  ne la conditionnez pas dans les boîtes en bois dont elles prennent l’odeur - Germain en a fait la triste expérience.- Enfermez  les  gousses dans un récipient en verre et laissez – les à l’ombre. Evitez d’acheter des gousses trop sèches et rabougries, ou des gousses trop fraîches...

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 20:08

 Un monument historique qui ne se visite pas…P1140396 zip
Le phare de Sainte-Suzanne est le dernier de l'île de La Réunion depuis que celui de laP1140400 zip Rivière des Galets s'est écroulé au passage d'un cyclone.
Il mesure 20,25 mètres et sa hauteur au dessus de la mer est de 40 mètres. Il a été construit en 1845 et mis en service le 15 octobre 1846.
De nombreux gardiens s'y sont succédé. Ils devaient se relever toutes les quatre heures pour remonter le contrepoids permettant de faire tourner la cellule autour de l'ampoule. Ils vérifiaient en même temps le groupe électrogène manuel et tournaient, le cas échéant, la tour de manivelle. Le dernier d'entre eux, M. Baillif a rendu la clé en 1985.
Depuis, le phare est automatisé.


Malgré le fonctionnement en continu du phare jusqu’en 1984, plusieurs naufrages ont tout de même eu lieu. Le plus impressionnant fut sans conteste celui de l’Adour, un navire postal de 4000 tonnes qui échoua le 23 Janvier 1913 à Bois Rouge.

Depuis 1970, le phare de Bel Air demeure le seul bâtiment de cette utilité sur l’île. En 1989 un système de commande automatisé avec l’équipement optique a été installé pour permettre sa performance autonome. Par temps clair, le feu blanc du phare peut être aperçu à 28 kilomètres,


P1140391 zipIl est fermé au public :
12 marches de fer puis 76 marches de bois en spirale mènent au sommet. Mais on ne peut pas y accéder... or  cet endroit très pittoresque et calme  attire une foule de promeneurs et de cyclistes.


Le 25 septembre dernier, le Maire de Sainte Suzanne , a inauguré les salles restaurées du phare de Bel Air. Ce dernier  étant le seul phare inscrit « monument historique »de l’Ile de La Réunion, doit devenir ou redevenir un point majeur culturel pour la ville.
La tour est accolée  à un bâtiment rectangulaire  comprenait le logement du gardien, une salle pour le personnel de passage et une salle des machines. Les trois salles principales ont été rénovées par la municipalité  pour accueillir des expositions.

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 13:52

Rando des Jolis Pas (suite)

De Sainte Marie  à Sainte Suzanne : 3 heures

P1140359 zipDe Bois Madame, jolie zone de loisirs de Ste Marie, nous sommes repartis vers le Sud en longeant d’abord quelques jardinets et avons débouché sur l’allée en tartan aménagée le long de la côte, vraisemblablement sur l’ancienne voie ferrée. A main droite une aire où viennent d’être plantés des lataniers, plus loin des cases. Mais ce qui tranche ce sont ces affreux immeubles blancs , des barres qui s’élèvent au sud de  la localité. P1140364 zip

Nous voyons bientôt sur notre droite une chapelle à la façade jaune qui aurait été reconstruite avec les matériaux d’un navire échoué. Le vent venant de la mer rendait la marche plus agréable : depuis notre départ nous devions supporter cette chaleur moite du mois de février, une chaleur lourde qui faisait transpirer. Dans les hauts de Ste Marie,  on entendait gronder l’orage et on voyait se former de gros nuages, mais sur la côte nous n’avons pas essuyé le moindre grain.

Ce chemin devait être l’ancien tracé du chemin de fer. Cette piste stabilisée grâce au ballast, conservée grâce à l’intelligence des élus de cette région, fait le bonheur de cyclistes de tous P1140370 zipâges qui viennent le dimanche en famille se muscler les mollets et profiter des paysages, loin des dangers de la route. Le problème c’est qu’on ne les voit pas dans les tunnels quand ils ne sont pas éclairés. D’ailleurs nous non plus n’avons prévu de lampes frontales !

Dans ce chemin creux, il fait bon randonner : de
grands arbres nous protègent du soleil et parfois il en est un dans la bande qui connaît leurs fruits. Ici par exemple, deux marcheurs se sont mis à secouer un pied pour faire P1140376 ziptomber des caramboles  et les distribuer. Ces fruits pittoresques, d’un jaune vif ont un goût acide, très particulier, mais leur jus  désaltère. Nous passons à plusieurs reprises sous d’anciens ponts en pierre envahis par des fougères et des lianes.

Nous voilà maintenant sur un chemin de terre qui passe entre des champs de cannes. Gérard nous explique que tous ces terrains  appartiennent à deux propriétaires issus de deux grandes familles de l’île.                                                                      Un(e) carambole pour Elissen, une pour...
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              sous les ponts...                                                                dans les champs

Le chemin goudronné traverse des champs de cannes délimités de temps à autres par des bouquets de crotons, ces grandes feuilles bordeaux qui poussent en pots sous les latitudes tempérées et qui prennent ici la taille des arbustes. Laissons sur notre gauche un sentier dont l’entrée est matérialisée par des représentations  tamoules. Encore un petit bout de chemin et nous voilà arrivés au pied du phare.

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Un pont plus loin....                                            au guétali de St Suzanne

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                            Ti Kafrine et Gérard en grande conversation au pied du phare

Là notre groupe se scinde en deux : les uns descendent sur la grève pour remonter les marches en direction du phare, les autres partent vers la mairie.

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Nous voilà dans le jardin du phare de Bel Air, le seul phare de l'île ! Mais tout est fermé, aucun accès ! Dire qu’il s’agit là depuis septembre 2009 d’un « monument historique classé » et qu’on ne trouve pas les moyens de l’ouvrir au public le dimanche ! C’est fort ! Ce n’est pas la première fois que P1140396 zipnous restons sidérés : le dimanche, l’office du tourisme de St Denis est fermé, le chef-lieu est ville
morte, le musée de Stella Matutina fermé fin décembre alors que les touristes affluent, puis le musée de l’Etang Salé ne propose pas de documentation, ni de produits le week-end. Si c’est là la vocation touristique de l’île, il y a des choses à revoir ! Quelle idée d’injecter des millions d'euros dans « Une Maison des Civilisations » quand on n’est pas capable de faire la promotion de son île, qui regorge de richesses simples et "accessibles" ?

Le Phare de Ste Suzanne

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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 15:26

Du cimetière des Lépreux à Sainte Marie.

Nous avons laissé Saint Denis et ses faubourgs, et quitté le Cimetière des Lépreux.
Nous avons ensuite traversé un radier où passaient encore un peu d’eau et des cyclistes « non éclabousseurs », très respectueux des promeneurs.




P1140299 zipDans les hautes herbes sur notre droite, Alix  nous a fait remarquer la présence d’un caméléon femelle  à la robe orange clair. Il a écarté les feuilles pour qu’on puisse mieux observer la progression lente du reptile dans la végétation. Alix a expliqué que la femelle devenait noire et tachetée quand elle pondait, qu’elle se nourrissait d’insectes mais aussi de fruits : elle apprécie les grains rouges  d’une fleur en grappe dontje n'ai pas retenu le nom. 


 "La belle endormie"

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Bientôt le chemin a disparu et nous a fallu franchir à gué la Rivière des Pluies, un passage qui nécessite de bonnes chaussures étanches, aux semelles bien collées, vu le caractère périlleux et humide des lieux – tout ceci pour dire que nous avons eu quelques petits soucis de semelles décollées et de glissades dans l’eau.                     
                                                                                               Chantal, prête pour l'Ecole du Cirque !

                                                                                                 
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- Ah la fraîcheur de la rizière...euh  non, de la rivière !

P1140308 zipNous avons longé le premier cours d'eau sur la rive droite, il aurait peut - être mieux valu rester sur la rive gauche jusqu'au rivage... il faut une vigilance de tous les instants por ne pas déraper sur les gros galets.  Garder les yeux rivés au sol permet aussi de faire de jolies observations comme ces fleurs que Jolaine m'a demandé de photographier.

                                                                                - 1 caillou, moi j'aime bien les cailloux, 2 cailloux....P1140314 zip
P1140322 zipPrès du rivage, çà et là, des abris de pêcheurs ont été montés . Les hommes y aménagent de petits bassins pour piéger les « bichiques », des alevins très chers et très recherchés sur l’île. L’un d’entre eux m’a montré sa vouve ( une nasse pour pêcher, dont il a annoncé un prix exorbitant : une vouve peut valoir de  120 à 150 euros .)

Le pêcheur de bichiques et sa vouve

ll nous a fallu à plusieurs reprises faire preuve de souplesse et d’imagination pour trouver des passages : ce sont plusieurs filets d’eau plus ou moins profonds, plus ou moins larges  qui composent cette rivière.

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   Viser les cailloux "en l'air" comme Eddy        ou traverser dans les cailloux comme Hélène

Après bien des efforts "conjugués" nous avions franchi la rivière et avons atteint le P1140325 zipsentier qui longe l’aéroport Roland Garros (entre la piste d’atterrissage et l’océan)
Nous étions aux premières loges lors d’un atterrissage et au décollage d’un boeing d’Air France.
Jamais encore nous n’avons été aussi près d’un avion pendant ces phases…




P1140335 zipLa distance entre ce début de piste et le port de Ste Marie était très pénible à parcourir : d’abord le sentier de terre n’était pas ombragé, puis sur les plaques en béton  qui ont replacé la terre, le soleil se réverbérait. Avant d’arriver à la marine de Ste Marie, le paysage s’est enlaidi : de gros blocs gris de béton séparant la mer de la terre nous donnaient l’impression de faire une marche forcée vers un camp de prisonniers.

- Chers passagers du Vol AF747.. Ce n'est pas une erreur ! Vous êtes bien à la Réunion à un mètre de l'océan...

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Bientôt l’allée était bordée de deux rangées de ces blocs hideux. Au bout, dans la descente une marine agréable, avec des snacks, mais toujours peu d’ombre : la Marine de Sainte Marie. Tout près d'ici habitent des amis de nos enfants. 
Les réserves d’eau étant épuisées, certains ont fait le plein de boissons fraîches dans un bar du port.




P1140349 zipPuis nous sommes remontés vers Bois Madame pour pique-niquer. Personne ne nous a chassés quand nous sommes entrés sur le circuit alors que se passait là un championnat départemental d’endurance. C'est avec le sourire qu'on nous a regardé passer. Mais nous avons bien senti que nous n’étions pas à notre place sur ce plateau sportif en herbe,  entre ces bandes  rouge et blanc qui délimitaient la piste…



L’endroit, malgré l’animation qui y régnait, était plaisant car ombragé et nous avons trouvé un endroit au calme pour casser une graine.

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Là encore notre « M. J’ai Rares Gadgets » nous a fait connaître le réchaud de poche et la pile plate écossaise  au « remontant dix ans d’âge » et ses mini-gobelets.

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Une dizaine de randonneurs ont interrompu leur balade et nous ont rejoints plus tard en bus à Ste Marie. Quatre heures de marche, c'est déjà bien ... Nous autres randonneurs en avions encore pour trois heures... ( à suivre)

 

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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 13:48

 Ce dimanche, avec  les Jolis Pas, nous étions 46 marcheurs  à partir du Barachois à St Denis pour couvrir une vingtaine de kilomètres.

Après un solide petit-déjeuner partagé devant la Préfecture,  sur la Place La Bourdonnais, - nous avons traversé la RN et  longé la Côte Est « per pedibus » pendant près de 7 heures ! Je vais vous  présenter cette promenade dominicale en trois étapes : de St Denis au Cimetière des Lépreux – du Cimetière à Sainte Marie – de Sainte Marie à Sainte Suzanne.

Saint Denis :
du Barachois au Cimetière des Lépreux

Ne passez pas, il y a quelque chose à voir… Déjà au départ de la marche, nous voilà devant les canons qui retracent une autre période triste de l’Histoire : la prise de l’île par les Anglais en 1810.

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A l’Est du Barachois se dressait la Batterie. La toute première avait été équipée avec les canons du vaisseau … la « Paix », coulé au large de la Grande Chaloupe. Au début du siècle, la batterie était hors d’usage et la butte servait aux marmailles, de repaire pour de longues parties de « loup caché ». Les canons aperçus seraient-ils ceux du bâtiment « La Paix » ou ceux de "la Royale" ?


Plus loin, un mémorial du Barachois arborant la "Croix de Lorraine" attire nos regards : encore des rappels aux combats ayant coûté la vie aux insulaires.  C’est un hommage aux Réunionnais morts au champ d’honneur pour la France Libre.

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Voilà ce qu’on peut lire sur les deux plaques :

« Ici débarquèrent  au matin du 23 novembre 1942 les FNFL du Léopard qui sous le commandement du capitaine de Frégate  Richard Evenou rallièrent l’île Bourbon pour la France Libre. »

« Aux Réunionnais croisés à la Croix de Lorraine tombés pour l’honneur, la libération, la Victoire de la France Libre  19 juin 1940- 8 mai 1945 ».


Nous voilà maintenant près des snacks du Barachois, encore peu fréquentés à cette heure matinale. Mais vers midi ça grouille de monde ici, on y propose des carris, des rougails, des salades… et c’est une foule de Dionysiens et de touristes qui s’y retrouvent.

P1140254zipLe chemin pédestre est agréable, il longe l’océan qui mouille les galets gris. Nous croisons des joggeurs et de nombreux cyclistes. 
Devant nous les anciens bâtiments de la Gare et les rails coupés dans leur élan...  Cela nous laisse sans voie, pardon, "sans voix"
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Cet abandon du réseau ferré me laisse toujours perplexe ! Quelle idée d’avoir laissé quelques irresponsables décider du sort de toute une population : aujourd’hui le déplacement serait bien plus aisé sur l’île et certainement moins coûteux si on avait conservé ce moyen de transport !

Continuons… Notre groupe s’arrête pour voir un pêcheur ferrer sa ligne et sortir une belle prise. C’est un tonnerre d’applaudissements qui surprend agréablement  le brave homme !

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Plus loin, voilà la Gare Routière d’où partent les Cars Jaunes et le quartier de la Pagode et du Temple. Le sentier est jalonné de panneaux  descriptifs, tout neufs, remarquablement faits : les distances, durées et lieux y figurent.
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Un parcours jalonné de panneaux explicatifs.

Bientôt la troupe arrive dans le secteur des cimetières : d’abord un cimetière militaire, puis le Cimetière de l’Est.
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                                  Halte au cimetière militaire

Aux trois entrées faisant face à l’océan on a installé des panneaux d’information, pas sur le parcours restant à effectuer… mais sur  les précautions à prendre pour éviter les maladies : mises en garde contre la dengue, le chikungunya et le paludisme… nécessité de remplacer l’eau des vases par du sable humide pour éviter la prolifération des moustiques.

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Nous voilà repartis … et si Gérard n’avait pas attiré mon attention sur les arbres gigantesques, centenaires, sous lesquels nous passions, je n’aurais jamais su qu’il s’agissait là de « banians », arbres  emblématiques sous lesquels on a coutume de trouver des temples indiens. Autrefois il en existait un sous ces arbres…

P1140284zipLes banians

Ces arbres remarquables ont des racines aériennes qui tombent vers le sol et se renforcent à son contact.

Pour mieux comprendre la symbolique du banian, un lien vers une conférence intitulée "symbolisme des fleurs et des plantes dans l'hindouisme" http://www.indeenfrance.com/reunion.php/2009/04/15/le-symbolisme-des-fleurs-et-des-plantes

Nous quittons le sentier pour suivre Hélène et nous diriger vers un sous-bois qui abrite un cimetière de dimension modeste où reposent des Réunionnais de cultes différents  frappés par la lèpre. Une tombe à droite est ornée du daclon, là repose un tamoul. Sur une autre tombe, un verre de rhum, des cigarettes... preuve qu'on ne les a pas tous oubliés !

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                                ( à suivre...)

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6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 17:38

 

Nous  avons encore quelques souvenirs de nos grands-parents et de nos parents qui tuaient les poulets, les plumaient et les vidaient pour les faire dorer au four le dimanche.

Depuis, on nous a facilité la tâche et notre génération achète des poulets tout prêts, chez le boucher ou au supermarché.

Mais ici, à la Réunion il existe encore des pratiques traditionnelles. De nombreux Réunionnais élèvent leurs poules, coqs, canards, oies et pintades. 

Ceux qui n’en ont pas les achètent au supermarché ou au marché. Et c’est assez surprenant pour nous, de voir qu’ au marché, ils achètent la volaille sur pied. Et c’est avec un bouquet de poules - toutes encore en plumes, têtes en bas,- qu’on rentre chez soi. Au moins on est sûr que le produit est frais !

poule pei en jambes poule achat

    "Où va donc ce coq sportif  d'un pas alerte ?..."                       

Autre curiosité, chez les bouchers, la volaille plumée est encore en possession de ses pattes et de sa tête ! Elle a été vidée, et on  a remis dans son ventre le gésier bien nettoyé et le foie. J’ai donc préparé la bête selon la recette du "Poulet à la crème et aux champignons" - recette pas très créole, je l'avoue- mais SANS la tête et SANS les pattes, extrémités peu engageantes que j’ai laissées au frigo avant de leur trouver une destination.

  Âmes sensibles s'abstenir....

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M. Hoareau, le voisin aujourd’hui âgé de 82 ans et qui a partagé notre repas, nous a dit que souvent c’était à la personne la plus respectée dans sa famille qu’on laissait ces morceaux. Il nous a raconté qu’on le faisait en carry, qu’on faisait cuire la tête et les pattes avec la chair et que l’on pouvait tout consommer… que c’était très bon.

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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 17:18

Autrefois, à la Réunion on utilisait des ustensiles de ménage recyclables d’une redoutable efficacité ! On fabriquait par exemple ses brosses et ses balais à partir du maïs ou des noix de coco.

Ainsi, on ôtait les grains de maïs de l’épi et on utilisait l’épi pour brosser et frotter le linge. On n’allait pas à la rivière sans son « coton-maï » comme on l’appelle ici ! ( on ne prononce jamais le S de maïs ) Un moyen de fortune à la portée de toutes les maîtresses de maison. J’ai découvert cette expression à l’occasion d’une interview que les élèves de 6e avaient faite auprès de leurs grands-parents sur  « la vie lontan », et l’objet était encore connu par les jeunes.

On avait aussi dans les foyers la « brosse- coco ». Il s’agissait d’une noix de coco coupée en deux. On la posait sur le plancher et on posait le pied sur le fruit, et c’était parti ! Grâce à un jeu de jambes on lustrait toute la pièce. J’en avais déjà entendu parler, mais c’est à l’occasion de la visite de la Maison Folio à Hell- Bourg que j’ai vu l’objet et ai pu mettre en pratique le brossage de parquet ! Pas facile !

                                                  brosse coco
Ces objets avaient l’avantage de muscler bras et jambes, de donner de la souplesse au poignet pour le premier et de la souplesse  aux chevilles pour le deuxième ! Pas besoin d’aller dans les salles de musculation !

NB : Rassurez-vous,ce ne sont  pas mes jambes (les miennes sont moins musclées), mais celles de notre guide !

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